Lorsque l’on subit un important traumatisme, il n’y a pas que notre esprit qui garde des séquelles. Notre corps peut lui aussi être affecté. Bien que la tâche soit difficile, il est néanmoins possible de guérir, selon un expert en santé mentale. Voici comment.

Une rupture, un deuil, un viol, des violences conjugales, un abandon, un inceste… Au cours de notre vie, nous faisons tous·tes face à des traumatismes plus ou moins violents. Si on en garde souvent de la peur, de la tristesse, de la colère ou des regrets, il n’y a pas que notre esprit qui reste marqué par cet événement. Au-delà des souvenirs douloureux, notre corps aussi peut garder en mémoire une expérience traumatisante, parfois même sans que nous le sachions. Cela peut se manifester physiquement de différentes manières.

D’abord, certaines personnes peuvent souffrir du syndrome de stress post-traumatique. Leur corps peut alors subir des effets à long terme qui se manifestent, par exemple, par des « flash-back, des cauchemars et des pensées négatives », mais aussi des vertiges, des bourdonnements, des suées ou des bouffées de chaleur qui interfèrent avec leur vie quotidienne, déclare Joelle Rabow Maletis, éducatrice et psychologue conseillère, à la BBC.

Stress, fatigue, douleur, alcoolisme… Le corps (aussi) souffre

D’autres peuvent être atteint·e·s de fatigue chronique. En raison de la détresse émotionnelle non résolue causée par le traumatisme, le corps va s’épuiser et compromettre sa capacité à se réparer et à se régénérer. Il ne peut donc pas guérir complètement et devient vulnérable aux problèmes de santé.

Une autre réaction courante est la migraine. Ceux qui en sont victimes sont souvent incapables de tolérer des stimuli sans être pris·es d’un mal de tête intense. D’autres parties du corps peuvent aussi être douloureuses après un traumatisme, notamment la poitrine ou le dos, en devenant des points de tension intense.

En outre, il y a également les effets que nous pouvons infliger nous-mêmes à notre corps après un traumatisme. Pour soulager la douleur et tenter d’oublier une mauvaise expérience, il n’est pas rare que certaines personnes se noient dans l’alcool, la drogue, le travail, le jeu, la nourriture, le sport, le sexe… Jusqu’à parfois tomber dans la dépendance ou développer des troubles du comportement. La forme physique, l’état de santé, l’apparence, le poids, mais aussi l’estime et la confiance en soi des victimes peuvent alors rapidement être impactés.

Guérir, oui, mais comment ?

Si un traumatisme ne s’efface jamais tout seul, il est possible de le surmonter et de guérir notre corps avec un travail efficace, selon le spécialiste en santé mentale Gregory L. Jantz. Comme il l’explique auprès de Psychology Today, on peut d’abord tenir un “journal du corps”. Tenir un petit carnet dans lequel on note toutes les sensations que l’on ressent au long de la journée permet d’identifier les moments, les situations et les endroits qui nous perturbent, mais aussi les symptômes et les signaux que notre corps nous envoie.

Ensuite, l’expert conseille de consulter un·e médecin ou un·e hypnothérapeute et de lui transmettre les informations que nous avons notées dans notre journal. “Cette démarche sera d’autant plus efficace que vous vous attaquerez également aux causes profondes de votre traumatisme”, assure-t-il. Pour guérir son corps, il faut guérir son esprit !

Écrit par Joséphine de Rubercy

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